GUINEE : LA CUISANTE DÉSILLUSION des Guinéens

29 mai 2017 - “Ne pas confondre espoir et illusion, car si l'espoir fait vivre, les désillusions peuvent faire le désespoir et la révolte” prévient Angélique PLANCHETTE.
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GUINEE : LA CUISANTE DÉSILLUSION des Guinéens

“Ne pas confondre espoir et illusion, car si l'espoir fait vivre, les désillusions peuvent faire le désespoir et la révolte” prévient Angélique PLANCHETTE.


Le peuple guinéen a souvent été spolié de ses nombreuses et successives victoires, obtenues parfois au prix fort du sang.


Il est aisé de constater un malaise, un désarroi de l'opinion publique qui ne se reconnaît pas dans une classe politique éloignée de ses préoccupations et réalités quotidiennes.


Cette opinion a perdu confiance et a du mal à trouver auprès de ses élites un réconfort, la traduction de ses angoisses, l'espoir de lendemains meilleurs, de perspectives heureuses.


Par la faute des Hommes, d'une caste égoïste et repliée sur ses intérêts étroits, une Nomenklatura qui a pris en otage, en propriété en viager l'Etat et ses prébendes.


La Guinée est un peuple qui a étonné et émerveillé le monde à de multiples reprises.


Il n'est pas inutile de rappeler certains exemples, des faits historiques qui sont restés gravés dans la mémoire, la conscience collective.


L'accession à son indépendance lors du processus référendaire du 28 septembre 1958.
La révolte sociale des femmes contre la police économique du 27 août 1977.


En 1990, une nouvelle constitution met fin au régime militaire du CMRN et introduit le multipartisme. Ceci sans la contrainte, ni la conditionnalité de la prime à la démocratie de La Baule proposée par le Président François MITTERRAND (1916-1996) aux dirigeants du pré-carré de la France.


Le soulèvement de juin 2006 : la grève générale et des manifestations pour le pouvoir d'achat sont réprimées par l'armée, faisant une quinzaine de morts.


La grève générale illimitée de janvier-février 2007 a suscité des remous sociaux réprimés par les forces de l'ordre avec plus de 100 morts.
La nomination par le chef de l'Etat Lansana Conté (1934-2008) d'un proche, le ministre Eugène CAMARA, au poste de Premier ministre, déclenche la colère des syndicats et de l'opposition qui exigent la démission du président Conté.
L'état de siège sera décrété pour la première fois dans l'histoire de la Guinée.


En mars, nommé sous la pression des syndicats et des médiateurs internationaux, le Premier ministre Lansana KOUYATÉ forme un gouvernement de consensus.


Pour rappel, l'insurrection de 2007 a engendré, d'une part, le décret du 01 février 2007 instituant le poste d'un Premier ministre et, d'autre part, la Loi organique du 19 octobre 2007 relative à la CENI qui est une structure suppléant l'Etat, le pouvoir politique quant à l'organisation des élections nationales.


Le massacre et les viols collectifs du 28 septembre 2009 au stade du même nom : Le Forum des forces vives, regroupant En son sein partis d'opposition, syndicats et organisations de la société civile, s'est érigé, rétif, contre la probable candidature du chef de la junte du CNDD Moussa Dadis CAMARA à la présidentielle de janvier 2010 et contre sa dérive autocratique.


Ces exemples précités prouvent à suffisance, pour ceux qui l'auraient oublié, que le peuple guinéen est éruptif, imprévisible.


La Guinée mérite mieux que le traitement qui lui est infligé.


La Guinée est un géant endormi avec toutes ses potentialités naturelles et humaines.


À quand son réveil ?

Par DMN Diallo

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