Si la Guinée doit son Indépendance au PDG, rappelons que sans le FOUTAH le PDG aurait disparu EN 1949.

26 novembre 2019 - En effet, c'est bien Labé qui est resté le bastion du P.D.G. qui avait disparu du reste de la Guinée peu après sa création en section locale du R.D.A.La sauvegarde de la mémoire historique de notre pays doit absolument se départir de notre ten...

Si la Guinée doit son Indépendance au PDG, rappelons que sans le FOUTAH le PDG aurait disparu EN 1949.

En effet, c'est bien Labé qui est resté le bastion du P.D.G. qui avait disparu du reste de la Guinée peu après sa création en section locale du R.D.A.

La sauvegarde de la mémoire historique de notre pays doit absolument se départir de notre tendance à la charger des clivages que l'injustice finit par créer.

Entrer ou regarder dans l'Histoire à travers ces clivages rajoute la division à l'injustice, et nous ferme aux défis du présent en nous plongeant dans l'amnésie.

Il y a lieu de rappeler que, sur le plan socio-politique, qui a toute son importance ici, le PDG fut, dès l'indépendance, le parti qui, excluant toute compétition politique en Guinée, finit par s'ériger en Parti-ÉTAT en 1978.

Son objet fondamental et initial fut d'engager la lutte pour l'indépendance en transcendant les querelles tribales.

Et c'est bien ainsi que le PDG a permis de galvaniser la lutte pour l'indépendance et, justement, c'est grâce au Foutah qu'il fut sauvé de la disparition suite aux élections générales et aux tracasseries administratives qui survinrent après sa création en 1947.

Constitué aux départ d'une juxtaposition d'éléments provenant des partis communautaires qui le précéderent, ces cadres constituants, cédant aux sirènes communautaristes, l'abandonnèrent dès les premières bourrasques en se repliant dans leur communautarisme d'origine.

La seule section qui survécut et tint ferme face à ce premier éclatement fut celle de Labé.

En dehors des passions et de l'aveuglement subséquent, je vous renvoie à l'Histoire objective du P.D.G. publiée en 1962 aux éditions Persée par l'historien canadien B. Charles, sous le titre "UN PARTI POLITIQUE AFRICAIN: LE PARTI DÉMOCRATIQUE DE GUINÉE, je cite (p. 313):

《La situation intérieure en Guinée, au sortir de la seconde guerre mondiale, se trouvait caractérisée par l'existence d'organisations ethniques sans véritable programme politique. Des unions s'efforçaient de rassembler les Soussous, les Peuls, les Malinkés ou les habitants de la région forestière. Elles représentaient en fait le quadrillage ethnique de la Guinée. [...]

Le PDG ne se constitue, sous la direction de M. Madeira Keita, qu'en juin 1947, lors d'une mission d'organisation de M. G. d'Arboussier, vice-président du R.D.A.

[...]

Proposant un programme audacieux et "inquiétant", le nouveau parti [...] se voit contrecarré de mille et une manières par l'administration coloniale[...]

Faute d'une structure solide le P.D.G. est bien près de disparaître : les groupements ethniques s'en retirent, des conseillers généraux en démissionnent, LES SOUS-SECTIONS MEURENT LES UNES APRÈS LES AUTRES, À L'EXCEPTION D'UN SOLIDE NOYAU À LABÉ.[...]

Il convient de rappeler que le Foutah fut le coeur du P.D.G. au moment où, sans Labé, ce Parti aurait disparu avant 1949, abandonné par ses cadres des autres régions qui avaient préféré retourner à leurs partis ethniques d'origine.

À l'instar du bastion de Labé qui sauva le P.D.G., le combat dans l'axe engagé pour le Changement et la lutte contre la dictature, se fait dans l'intérêt de toute la Guinée. 

Rendons ici hommage à tous ceux qui sont tombés sur ce champ d'honneur.

Par DMN Diallo

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