Alertes sur les nouveaux kidnappings et détentions à Soronkoni.

25 février 2020 - Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon a eu connaissance des kidnappings et des détentions secrètes de jeunes – principalement peuls - dans le camp de Soronkoni, près de Kankan. Les kidnappings ont eu lieu dans les nuits des 11 et 12 février 2020, su...

Alertes sur les nouveaux kidnappings et détentions à Soronkoni.

Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon a eu connaissance des kidnappings et des détentions secrètes de jeunes – principalement peuls - dans le camp de Soronkoni, près de Kankan. Les kidnappings ont eu lieu dans les nuits des 11 et 12 février 2020, suite à des descentes policières nocturnes dans des quartiers de Conakry. De nombreuses familles ont signalé la disparition de leurs membres. Le nombre exact des personnes kidnappées est encore inconnu.


Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon condamne ces nouveaux crimes ethniquement orientés et destinés à diviser le mouvement de contestation contre le coup d’état constitutionnel. Notre organisation demande à toutes les familles victimes de ces kidnappings de se constituer en un collectif pour assurer de la survie des leurs et défendre leurs droits.

Notre organisation a déjà saisi en urgence plusieurs institutions de défense des droits de l’homme ainsi que des missions diplomatiques accréditées en Guinée – notamment celle des Etats-Unis. Il leur a été expressément demandé d’interpeller Mr. Alpha Condé afin qu’il fournisse des informations sur les détenus et garantisse leur libération.

Il faut rappeler qu’il y a un précédent inquiétant à ces kidnappings. En 2013, environ 35 jeunes, principalement des Peuls, furent arrêtés à Conakry. Ils furent transportés secrètement et sous tortures dans le même camp militaire de Soronkoni. Ces arrestations furent ordonnées par Madifing Diané, alors ministre de la sécurité et actuellement gouverneur de Labé. Pour rappel, Madifing Diané est un ancien officier du tristement célèbre Camp Boiro. Lors de cet épisode, le regretté Dr Thierno Madjou Sow, président de l'OGDH, avait averti l’ambassadeur des Etats-Unis qui obtint la libération de la plupart des jeunes détenus. Deux d'entre eux avaient succombé aux tortures. Alpha Condé avait déclaré cyniquement qu’on lui avait rapporté que les jeunes arrêtées étaient des badauds du marché. Les plaintes qui furent portées ne résultèrent à aucune action du gouvernement. Sept ans après, comptant sur la culture d’impunité qui ruine la détermination des guinéens contre les dictatures, Mr. Alpha Condé vient de récidiver.  

Pottal-Fii-Bhantal saisit l’occasion de ce nouvel épisode de violations des droits élémentaires des guinéens pour interpeller tous les compatriotes qui luttent pour l’émergence de la démocratie dans notre pays. Dans notre combat, nous devons privilégier la justice dont nous devons faire notre fer de lance. L’accent doit être mis sur les droits des victimes et la punition des coupables. La complaisance qui privilégie les alignements politiques aux dépens de la justice est la cause majeure de la répétition sans fin de dictatures dans notre pays.   Si l’on veut que les lourds sacrifices consentis par les guinéens se traduisent en progrès, cette complaisance doit cesser.

Les récents crimes contre des guinéens innocents, notamment ces kidnappings, doivent être pris au sérieux. L’ensemble des forces sociales de progrès doit se rallier autour des victimes pour soutenir la constitution de dossiers judiciaires solides sur ces crimes. Une première victoire, même symbolique, contre quelques criminels servira de leçon à l’ensemble des forces de sécurité. Si les criminels dans les forces de sécurité savent que l’assassinat de guinéens a des conséquences, ils vont cesser de servir aveuglément la violence du dictateur Alpha Condé. Cela donnera une impulsion irrésistible à la lutte. Le coup d’état constitutionnel finira par échouer. Ainsi, il en sera de la répétition de l’arbitraire qu’on a connue dans notre pays, en dépit de changement à la tête de l’état. Par contre, toute léthargie dans le domaine de la justice laissera le champ libre aux criminels qui font continuer à frapper des maillons du mouvement sur des bases ethniques et étouffer l’élan populaire.

Pottal-Fii-Bhantal en appelle donc à toutes les forces de la société civile : OGDH, FNDC, partis politiques, coordinations régionales et leaders religieux pour des actions concertées dans des dossiers de justice.  À tous nous assurons notre disponibilité pour mener à terme ces actions dont dépend le futur de la nation. Ce même soutien va aux familles nouvellement éplorées par ce récent épisode des violations des droits de l’homme dans notre pays.

La commission centrale de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon

Par DMN Diallo

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